Trop souvent invisibilisée, l’asexualité est une orientation sexuelle pourtant tout à fait légitime. Selon une étude menée par l’institut de sondage The Harris Poll, elle concernerait environ 1 à 4 % de la population. Désir sexuel, couple, orgasme et sentiments, faisons le point ensemble sur l’asexualité !

Définition : qu’est-ce que l’asexualité ?

L’asexualité désigne le fait de ne pas ressentir de désir sexuel pour qui que ce soit. Cette absence d’attirance sexuelle ne doit surtout pas être confondue avec une baisse ponctuelle de libido ou une aversion pour le sexe.

Les personnes asexuelles, également appelées « Ace » dans le langage courant, ne présentent pas d’intérêt pour les relations sexuelles quelles qu’elles soient et peuvent tout à fait s’en passer sans éprouver de frustration.

Certaines personnes asexuelles peuvent cependant avoir des rapports sexuels avec leurs partenaires ou bien en solo :

  • Par simple curiosité ;
  • Pour faire plaisir à leur partenaire (rappelons que le consentement est absolument essentiel, ne vous forcez jamais à faire quelque chose dont vous n’avez pas envie) ;
  • Lorsqu’un désir d’enfant est présent.

L’asexualité : une orientation sexuelle à part entière

Au même titre que l’hétérosexualité, l’homosexualité, la bisexualité et la pansexualité, l’asexualité est considérée depuis la conférence des droits de l’homme de la WorldPride de 2017 comme une orientation sexuelle à part entière.

Rien à voir avec une mode, l’asexualité est donc une orientation sexuelle comme une autre ! D’ailleurs, saviez-vous que dans l’acronyme LGBTQIA+, la lettre A se réfère à l’asexualité ?

L’asexualité et l’abstinence, c’est la même chose ?

Eh bien non ! Même si les clichés et les amalgames ont la vie dure, l’asexualité et l’abstinence ne sont pas forcément liées.

Les femmes et les hommes pratiquant l’abstinence ressentent de l’attirance, mais refusent volontairement toute forme de relations sexuelles pour des raisons qui leur sont propres. Les personnes asexuelles quant à elles n’en éprouvent tout simplement pas le besoin.

L’asexualité désigne l’absence d’attraction sexuelle pour autrui, pas l’absence de plaisir ! Les personnes asexuelles ne sont pas nécessairement abstinentes et peuvent aussi parfois avoir une sexualité. Elles peuvent par exemple avoir une libido, entretenir des fantasmes, se masturber et même prendre du plaisir physique.

L’asexualité n’est pas un trouble de la sexualité

Pour finir de tordre le cou aux stéréotypes, « l’asexualité n’est pas en lien avec une dysfonction sexuelle, elle est stable toute la vie », comme l’explique Carol Burté, médecin sexologue lors d’une interview pour Santé Magazine.

On ne choisit pas d’être asexuel, tout comme on ne choisit pas d’être hétérosexuel ou homosexuel. Par conséquent, l’asexualité ne peut ni être « diagnostiquée », ni « traitée », puisqu’il ne s’agit absolument pas d’une pathologie. L’asexualité n’est en aucun cas un frein à l’épanouissement personnel et au bonheur !

Reconnue jusqu’en 2013 comme une pathologie par l’Association américaine de psychiatrie, les mentalités ont depuis évoluées et c’est tant mieux. À ce jour, les études scientifiques n’identifient pas de cause à l’asexualité, comme un trouble anxieux ou des difficultés relationnelles par exemple, comme l’explique le Dr Carol Burté.

Orientation sexuelle et romantisme, la distinction s’impose

Il ne faut pas confondre désir sexuel et sentiments amoureux. Au même titre qu’on peut avoir du désir pour quelqu’un sans en être amoureux ou amoureuse, on peut très bien ne pas avoir de désir sexuel pour une personne et pourtant ressentir des sentiments amoureux.

Tout comme les hétérosexuels ou les homosexuels, une personne asexuelle peut aussi être aromantique, mais pas obligatoirement. Il est tout à fait possible d’être épanoui dans son couple et asexuel puisque l’asexualité concerne les relations sexuelles et non les relations amoureuses.

6 conseils pour bien parler d’asexualité avec un proche

Que vous vous interrogiez sur votre sexualité ou vouliez communiquer avec votre partenaire ou un proche, voici quelques astuces pour bien parler d’asexualité :

  • Soyez bienveillant et empathique ;
  • Créez un espace de discussion sans tabou ni jugement ;
  • Ne médicalisez pas l’asexualité puisque ce n’est pas une maladie ;
  • Donnez la parole aux personnes asexuelles ;
  • N’entretenez pas de pression sociale par rapport à l’asexualité ;
  • Conseillez le recours à un professionnel de santé si la personne se sent angoissée par ce qu’elle ressent ou ne ressent pas.

Asexualité, que faire en cas de discrimination ?

Si vous êtes victime de discrimination en lien avec votre sexe, votre identité de genre ou votre orientation sexuelle, ne vous isolez pas et parlez-en avec une personne de confiance. N’hésitez pas à consulter le site Antidiscriminations.fr pour plus d’informations.

Si le danger est immédiat, composez le 17 ou le 112. Il est aussi possible de porter plainte dans un commissariat de police ou à la gendarmerie.

Quelques pistes pour en savoir plus sur l’asexualité

Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez en savoir plus, nous vous conseillons tout particulièrement :

  • Le Numéro vert 0800 08 11 11 pour toutes les questions sur l’orientation sexuelle, la contraception et l’Interruption Volontaire de Grossesse ;
  • Le podcast « Des nouilles & des queues » qui traite du spectre de l’asexualité ;
  • Le wiki sur l’asexualité, pour reprendre les bases et approfondir le sujet ;
  • L’association Ava, qui milite pour davantage de visibilité pour les personnes asexuelles ;
  • Le site de l’AVEN qui met à la disposition des internautes des sources très intéressantes et même un forum d’échanges. Le site est en anglais, mais une page en français est disponible.

Autres articles sur les différentes orientations sexuelles

Et vous, vous reconnaissez-vous dans le spectre de l’asexualité ? N’hésitez pas à partager vos ressentis sur le sujet en commentaires. Vous trouverez toujours ici une oreille bienveillante pour échanger.