Selon une étude réalisée en 2018, 0,9 % des femmes et 0,6 % des hommes en France se définissent comme bisexuels. Bien que la parole tend à se délier aujourd’hui, la bisexualité reste source de nombreux préjugés. Et chez Cravache & Chocolat, il nous tient à cœur de faire table rase des idées reçues !

La bisexualité, de quoi s’agit-il exactement ?

Par définition, la bisexualité est une orientation sexuelle, au même titre que l’hétérosexualité, l’homosexualité ou l’asexualité.

Petite piqûre de rappel : l’orientation sexuelle caractérise le sexe ou le genre pour lesquels un individu éprouve une attirance affective, sexuelle ou émotionnelle.

Alors, plus concrètement, qu’est-ce la bisexualité ? Eh bien c’est tout simplement se sentir attiré à la fois par les hommes et les femmes !

3 clichés à démanteler sur la bisexualité

Comme toutes les orientations sexuelles minoritaires, la bisexualité fait alors l’objet de nombreux fantasmes et préjugés. Entre invisibilisation, fétichisation et marginalisation, les personnes bisexuelles sont régulièrement victimes de discrimination. Et Véronique Godet, coprésidente de l’association SOS Homophobie, le rappelle, cette biphobie latente se caractérise plus par des idées reçues que des insultes proprement biphobes. Tout de suite, 3 clichés particulièrement tenaces…

La bisexualité n’est qu’un effet de mode

En voilà une nouvelle lubie ! ” maugrée tonton Gaston au dernier repas de famille. S’il y a bien une fausse croyance largement véhiculée, c’est que la bisexualité est un phénomène récent. Sous-entendu : encore un énième effet de mode…

Il n’en est rien. Le termebisexuel” n’est employé pour la première fois qu’en 1892 par le psychiatre Richard von Krafft-Ebing. Mais l’existence des personnes bisexuelles est, quant à elle, relatée depuis la nuit des temps ! Des textes de la Grèce antique aux œuvres d’art de la Renaissance, les relations sexuelles homosexuelles font partie intégrante de l’histoire des hommes.

Les personnes bisexuelles sont frivoles

Autre idée reçue persistante : la bisexualité serait synonyme de volatilité ! En 2015, les associations Bi’Cause et SOS Homophobie ont mené une étude auprès de plusieurs milliers de personnes. Près de 10 % des participants ont alors avoué associer bisexualité et infidélité. Et en effet, dans l’inconscient collectif, les personnes bisexuelles sont sans cesse hypersexualisées. Il n’est pas rare d’entendre raconter qu’elles ont une libido insatiable et une vie sexuelle débridée…

L’anthropologue et auteure du livre “Miroir bisexuel” Catherine Deschamps explique que ce préjugé s’inscrit dans une société monosexiste, où tout ce qui sort de l’exclusivité est ainsi perçu comme un danger. Selon elle “l’hétérosexualité signifie la sexualité d’une femme avec un homme, l’homosexualité de deux femmes entre elles ou de deux hommes entre eux, la bisexualité la sexualité d’un homme ou d’une femme avec “à la fois” un homme et une femme. Et les raisons du malentendu commencent là : comment visualiser rapidement la bisexualité en ne posant que deux personnes ?”. Et là est toute la nuance : avoir de l’attirance pour les hommes et les femmes ne signifie pas avoir de l’attirance pour tous les hommes et pour toutes les femmes ! L’orientation sexuelle d’un individu n’a jamais défini ni son intégrité ni son appétit sexuel.


C’est une orientation incomplète

Ni totalement “hétéro” ni totalement “homo”, la bisexualité est souvent perçue comme une sorte d’étape intermédiaire. On chuchote que c’est une simple transition vers l’homosexualité. Les personnes bisexuelles sont alors taxées “d’indécises”, “d’homo refoulées”  et accusées de ne pas pleinement oser faire leur “coming out”. Et il faut avouer que les recherches scientifiques, trop souvent centrées sur des perspectives monosexuelles, ont encouragé ces idées reçues.

Pourtant, une étude publiée en 2016 dans le Journal of Gay & Lesbian Mental Health, la revue médicale de l’association des psychiatres LGBT +, démontre que pour la plupart des personnes concernées, la bisexualité relève alors d’une “préférence sérieuse et stable”. Par ailleurs, être bisexuel n’est jamais un croisement parfaitement égal entre l’hétérosexualité et l’homosexualité. Loin de ce légendaire 50/50, il existe une infinité de degrés sur l’échelle des préférences sexuelles

D’autres questions ? Le Numéro Vert National “Sexualité, contraception, IVG” peut être utile : 08.00.08.11.11. Et bonne nouvelle, c’est 100 % gratuit et anonyme !