En matière de sexe, les préjugés ont la vie dure ! De nombreux clichés sexuels sont quotidiennement véhiculés dans les médias. Le magazine québécois Ça sexprime recense en moyenne 6 allusions par heure au stéréotype « les femmes sont des objets sexuels ».

Ces idées reçues influencent nos comportements et ont de lourdes conséquences : désinformation, complexes, traumas… Parce qu’il est grand temps de dire stop aux préjugés, voici 6 clichés sur la sexualité à enterrer définitivement !

1 | Les clichés sur la sexualité véhiculant la culture du viol

De multiples stéréotypes patriarcaux véhiculent la culture du viol. Selon une étude menée par l’association Mémoire traumatique et victimologie :

  • Quatre personnes sur dix considèrent que « l’attitude provocante en public » qu’aurait eue une femme déresponsabilise en partie le violeur.
  • Une personne sur trois estime que « si les hommes sont plus à même de commettre des viols, c’est à cause de la testostérone qui peut rendre leur sexualité incontrôlable ».
  • Un sondé sur cinq est d’accord avec l’idée que lorsque l’on essaye d’avoir des relations sexuelles avec elles, beaucoup de femmes disent « non », mais ce « non » veut en réalité dire « oui ».

Ces mythes banalisant le viol sont encore très répandus et standardisent les violences faites aux femmes.

2 | Les clichés valorisant le culte de la performance

De nombreux clichés sexuels concernent aussi les hommes :

  • Ils ont toujours envie de faire l’amour 
  • La taille, c’est important
  • Les garçons n’ont pas besoin d’être prêts pour perdre leur virginité, etc.

Les hommes qui ne se retrouvent pas dans ces clichés peuvent perdre confiance en eux et ressentir beaucoup de pression.

Concernant la phrase : « Plus c’est long, plus c’est bon ! », sachez qu’elle relève surtout de la légende urbaine ! Comme l’explique la sexologue Guislaine Paris, ce qui compte c’est la qualité du rapport sexuel, pas la durée.

On entend aussi dire que les hommes pensent au sexe toutes les 7 secondes. Une étude réalisée par l’Ohio State University montre qu’en fait, les hommes penseraient au sexe toutes les 28 min et les femmes toutes les 51 min. Véhiculer cette idée peut engendrer un malaise chez ceux qui n’y pensent pas autant et chez les femmes qui y songent de manière significative.

3 | Les clichés culpabilisants sur la contraception

L’idée que « la capote c’est la responsabilité des mecs et la pilule celle des filles » doit être déconstruite. Pour une sexualité responsable, la contraception concerne les deux partenaires. Dans une relation stable, d’autres moyens de contraception sont envisageables afin de réduire la charge mentale des femmes.

D’ailleurs, une pilule masculine est actuellement mise au point par des chercheurs américains et pourrait être commercialisée dans cinq ans. Pour un couple ayant eu des enfants ou étant certain de ne pas en vouloir, la vasectomie ou la ligature des trompes peuvent être envisagées.

4 | Les clichés non appropriés sur les orientations sexuelles

Les stéréotypes et les clichés sur la communauté LGBTQIA+ sont nombreux :

  • Les lesbiennes sont masculines
  • Les gays sont efféminés
  • L’un-e fait la fille, l’autre le mec
  • Les femmes deviennent lesbiennes, car elles ne plaisent pas aux hommes

Ces clichés sur la sexualité sont faux, dégradants et irrespectueux. Cette notion d’hétérosexisme stigmatise les personnes homosexuelles, bisexuelles ou se questionnant sur leur orientation sexuelle.

5 | Les clichés sexuels clivants entre les hommes et les femmes

Des clichés sexuels clivants, il y en a plein :

  • Les femmes ne parlent pas de sexe entre elles
  • Une femme a besoin d’être amoureuse pour coucher
  • Les hommes ont plus besoin de sexe que les femmes
  • Les hommes sont infidèles, etc.

Ces affirmations sont fausses ! Il n’existe pas une attitude masculine et féminine type, mais une pluralité des comportements sexuels. Chaque personne a ses propres envies liées à sa personnalité et non à son genre.

6 | Les clichés erronés sur la santé sexuelle

Ces clichés peuvent apporter de la confusion et être dangereux :

  • On ne peut pas attraper d’infection avec le sexe oral. Non, s’il est plus rare de contracter une IST ou une MST en pratiquant une fellation ou un cunnilingus, le risque n’est pas nul.
  • Avoir un orgasme optimise les chances de tomber enceinte. Non, les spermatozoïdes ne doivent leur capacité à féconder l’ovule qu’à leur mobilité et leur vigueur.

On est tous confrontés à des idées reçues sur la sexualité ! La prise de conscience passe par la sensibilisation dès le plus jeune âge, l’information et la communication. Il est essentiel de ne pas faire de la sexualité un sujet tabou. Prenons aussi du recul face aux médias et à la publicité qui représentent d’importants vecteurs de transmission des stéréotypes sexuels.

Sur ces sujets, la série Netflix Sex Education et le livre Jouissez sans entraves ? de Fabienne Bloc et Valérie Piette sont de vraies mines d’or éducatives ! Retrouvez également nos 10 documentaires et contenus sur la sexualité à voir absolument.

Et vous, que pensez-vous des clichés sur la sexualité ?