Il arrive que faire l’amour ne soit plus synonyme de plaisir. L’anxiété de performance peut s’avérer être un obstacle à une sexualité épanouie. Il faut l’avouer, dans une société qui nous invite à aller toujours plus vite, il est parfois difficile de trouver son équilibre au lit. Et si le secret du bien-être sous la couette était d’oser ralentir ? Dans cet article, on découvre les bienfaits du slow sex, et comment jouir en conscience.

Qu’est-ce que le slow sex ?

Le saviez-vous ? Près d’une Française sur trois affirme être insatisfaite de sa vie sexuelle. Quant aux hommes, ils sont environ 21 % à subir régulièrement des troubles érectiles. Ces chiffres alarmants peuvent s’interpréter de différentes façons, mais mettent unanimement en avant les limites de la sexualité conventionnelle.

Si la révolution sexuelle a indéniablement libéré les mœurs, elle s’est aussi accompagnée de multiples injonctions, comme celle de l’orgasme à tout prix. Ce rapport de performance au corps, au sexe, et à l’autre ne convient pas à tout le monde, et peut parfois entraver l’épanouissement au lit.

Né aux Etats-Unis, le concept du slow sex est une réponse intéressante à cette problématique. En opposition au « quickie », qui prône le rapport sexuel rapide, le slow sex invite à une sexualité en pleine conscience. Cette pratique proche du tantrisme appelle à se concentrer sur le chemin, plus que sur l’objectif.

Il est question de revenir à l’instant présent, pour laisser tomber les attentes, et pleinement se reconnecter à ses émotions et ses sensations. Diana Richardson, auteure américaine, résume parfaitement la notion de sexe au ralenti dans l’introduction de son livre « Slow sex, faire l’amour en conscience » :

« Nous proposons de ralentir et d’être pleinement présents à chaque instant de la relation sexuelle au lieu de faire l’amour d’une façon si intensément tournée vers l’orgasme que nous passons à côté de la possibilité de ressentir de subtiles nuances tout au long de l’union sexuelle. »

Les avantages du slow sex

Véritable « porte d’entrée en sexologie » selon Mireille Dubois-Chevalier, sexologue et thérapeute de couple, les bienfaits du slow sex sont nombreux. Explorons quelques bonnes raisons de ne pas s’en priver…

  • Vous brisez la routine sexuelle : contrairement aux idées reçues, mettre du piment sous la couette n’est pas uniquement l’art de grimper aux rideaux et de réveiller les voisins. Doucement, mais sûrement ! Cette nouvelle manière de prendre du plaisir est aussi un bon moyen de raviver la flamme.
  • Vous remobilisez vos sens : le sex méditation permet d’être attentif aux moindres détails sensitifs. Qu’il s’agisse du toucher, de l’ouïe, de la vue, et même du goût ou de l’odorat, tous vos sens sont en éveil. En prenant le temps, vous découvrez alors des plaisirs inédits et insoupçonnés.
  • Vous déconstruisez les préjugés : la société nous impose de nombreuses normes, dont certaines sont oppressives. Oser le slow sex, c’est aussi oser sortir des sentiers battus, et explorer de nouveaux horizons. Il s’agit d’être libre d’incarner qui vous êtes, et d’agir de manière plus intuitive.
  • Vous apprenez à vous connaître : aimer en pleine conscience, c’est aussi se mettre à nu, pas seulement physiquement, mais avant tout psychologiquement. En se montrant à l’écoute de ses ressentis, on découvre des parts inconnues de soi-même, comme de son partenaire.

5 astuces pour pratiquer le slow sex et bien profiter au lit

Après avoir attentivement lu cet éloge de la lenteur, vous n’avez qu’une seule envie : vous initier aux plaisirs du slow sex ! Mais comment s’y prendre quand on est débutant en la matière ? Pas de panique, voici quelques conseils.

1 | Créez un environnement favorable

La pratique de la sexualité pleine conscience nécessite beaucoup de lâcher-prise. Or, il est impossible de s’abandonner à l’instant présent dans un contexte stressant. Pour réussir sa première expérience slow sex, il est donc indispensable de se concocter un environnement propice à la détente physique et psychologique. Allumer des bougies, baisser les volets, mettre de la musique, chauffer la pièce, brûler de l’encens… peu importe les détails, l’essentiel, est de se sentir bien !

2 | Faites confiance à votre partenaire

Qu’il s’agisse d’un coup d’un soir comme d’un acte sexuel avec l’être aimé, le slow sex se pratique toujours avec une personne de confiance. Il est indispensable d’être dans une position d’écoute et de respect mutuel. Plus la confiance est grande, et plus il devient possible de se reconnecter à soi. De même, ne soyez pas simple objet de désir, mais redevenez acteur de cette expérience. N’ayez aucune attente vis-à-vis de l’autre, si ce n’est de vivre chaque sensation profondément et intensément.

3 | Oubliez vos préjugés sur le sexe

La relation sexuelle est un domaine qui se prête à de nombreuses idées reçues. Avec le sexe conscient, pas question de se laisser happer par les « il faut » ! On oublie toutes les injonctions, pour vivre un instant unique, sans stress, où tout est possible. Comme le dit Alain Héril, sexothérapeute, cette approche « affranchit, surtout les hommes, de l’obligation de performance ». Ni la pénétration ni l’orgasme ne sont des fins en soi. Chaque couple réinvente sa propre manière de faire l’amour.

4 | Débranchez votre cerveau

Le slow sex n’est pas quelque chose qui s’intellectualise, c’est une expérience avant tout sensorielle. Il est donc bénéfique de couper le flux de pensées, pour se concentrer totalement sur ses sensations. Pilar Lopez, thérapeute, conseille le « strip-tease sophrologique », soit d’imaginer que chaque vêtement enlevé est un souci abandonné. Elle affirme qu’une fois entièrement nu « on se redécouvre, et on se rend aussi compte que c’est nous qui restreignons notre sexualité et notre sensorialité. » 

5 | Explorez de nouvelles zones érogènes

Avec le sex conscience, on vise l’extase plus que l’orgasme ! Et cela passe par redonner la parole à son corps, par exemple au travers de mots doux, de bains, de caresses, de massages, autant d’éléments qui « prennent une dimension érotique » et « sacralisent le moment » selon Alain Héril. L’écoute profonde des sensations amène par ailleurs à découvrir que le plaisir ne se limite pas aux organes sexuels. Il existe une infinité de zones érogènes qui ne demandent qu’à être exploitées.

Et vous, avez-vous déjà testé le slow sex ? Si oui, quelles ont été vos premières impressions ?